« On a refait un engrenage pour des volets roulants électriques. Il a fallu modéliser. On a ensuite mis ensuite la fiche en ligne et le logiciel. Si quelqu’un en a besoin… », montre Didier.

Au Fab lab des Trois lapins installé dans les anciens locaux de l’école du Mont-Valot, à Luxeuil, Didier est ce qu’on nomme « un forgeur numérique ».

À partir d’imprimantes 3D, il est capable de re-fabriquer des pièces qu’on ne trouve plus forcément dans le commerce. Et redonner vie à des produits qu’on pourrait croire HS. « On a refait une poignée de taille-haie. Aussi un bouton pour la gazinière d’un routier. Cela évitait de sortir sa gazinière de la cabine… », explique-t-il, photos à l’appui.

Les exemples de ce type, au Fab Lab, il y en a plein. Un des moteurs idéologiques de l’association, c’est de lutter contre l’obsolescence programmée.

« La seule limite d’un fab lab, c’est celle de l’imagination… », décode Fouad, animateur du fab-lab de la Haute Comté., qui en ce jeudi d’été participe à un pique-nique qui vise à mettre en réseau des structures de ce type qui s’épanouissent, depuis quelques années sur la région. Une équipe de Semur-en-Auxois participe aussi à ce temps d’échanges.

Un atelier textile

Mais les fab lab ont encore besoin de montrer ce qu’ils peuvent apporter concrètement au grand public. « Il faut amener les gens à comprendre que tout est possible et surtout à leur portée », confirme Emma, coprésidente des Trois lapins. Elle ne souhaite pas que ces structures soient perçues comme trop élitiste ou réservées aux geeks. D’où l’idée à Luxeuil, de participer aux marchés de nuit qui animent la cité thermale, les mardis. « On montre les objets qu’on fabrique », résumé Didier.

Le fab lab des trois lapins est fraîchement installé dans ses murs. Et les animateurs profitent aussi de cette période de l’été pour installer de nouvelles machines numériques. Ce qui se met en place pour être opérationnel à la rentrée, c’est un atelier textile. Avec une brodeuse numérique, de l’impression sur textile, etc. « Ça peut être utilisé par des particuliers, des associations, des créateurs. Pour refaire des costumes, des gammes de vêtements, du marquage, des créations de tee-shirt. Même à l’unité », avance Norbert Romand, qui pour la fab-lab de Luxeuil négocie aussi des conventions avec des établissements scolaires pour partager ces savoirs.

Olivier BOURAS